Les vendanges se sont conclues mardi en début d’après-midi au domaine de la Mourrette. Pour ramasser le raisin noir gorgé par le soleil du mois d’août sur les quelques hectares de la famille Brémond, l’idée a été lancée de faire un appel aux collégiens de Font de Fillol et de diffuser une annonce sur les réseaux sociaux.
Deux classes et une douzaine de personnes, spontanément, ont répondu présentes. Lucien, propriétaire terrien, explique : « Chaque année, ce sont des classes patrimoine du collège Font de Fillol qui viennent nous aider aux vendanges. En échange, nous faisons l’effort de payer la traversée du bateau des collégiens lorsqu’ils partent en voyage découverte en Corse. À cause des chaleurs caniculaires, nous avons changé notre façon de travailler. Nous laissons davantage de branches sur les vignes pour que les feuilles puissent créer de l’ombre à la terre et conserver l’humidité ainsi plus longtemps. La conséquence est que le labeur est plus long lors de la récolte, nous avions donc besoin d’une seconde aide. Après les jeunes la semaine dernière, nous avons donc reçu l’aide de volontaires aujourd’hui. Ils sont motivés et compétents, nous avons une heure d’avance sur nos estimations pour le moment. »
Le plus jeune a 16 ans, la personne la plus âgée approche de la cinquantaine. Ils ne se connaissent pas et pour certains, le travail de la vigne est une découverte. Ainsi Samy admet volontiers être un amoureux du patrimoine et apprécier la tache. Noan, le plus jeune cherche une nouvelle expérience. Il apprend actuellement le métier de maçon et ne rechigne devant aucun effort. Une aubaine pour Alain Roze, gérant du domaine. « Il faut que tout soit terminé pour 13h, on ne fait plus travailler les gens dans les champs l’après-midi dorénavant. »
Un vin sous amphore.
Après la récolte, les grains sont directement envoyés en tracteur à la coopérative de Sanary qui a été privatisée pour le jour. Une fois le jus récolté, il sera mis en amphore jusqu’à maturation. « C’est une bonne chose que l’on revienne aux habitudes des anciens, reprend Lucien, au lieu d’être dans un fût, le vin sera dans une amphore en terre cuite. Cela donnera un goût plus authentique au breuvage. On pourra sentir le terroir. »
En attendant de voir arriver la dernière cuvée sur le domaine, Lucien et Alain vous proposent de goûter au rosé de 2022 qui a un goût plus fruité que le précédent. Il reste également un peu de vin rouge à la vente. Du coté de l’huile d’olive, on estime que les stocks s’épuiseront avant la Toussaint. « Lorsqu’on travaille avec la terre, c’est ainsi. On fait au mieux, mais dame nature décide de la quantité de nos récoltes. »
559 chemin de Mouret. 07 84 43 85 75
