Ce vendredi matin avait lieu une conférence d’un tout nouveau genre au réfectoire du lycée de la Coudoulière. Pour venir dialoguer avec les plus jeunes, Clément Giraud, un « finisher » du Vendée Globe avait fait le déplacement.
Jean-Philippe Toujas, proviseur du lycée explique : « L’idée de cette rencontre était de montrer aux élèves qu’on peut aller jusqu’au bout de ses rêves. Avec un intervenant de qualité comme Clément Giraud, on savait que le courant allait passer, d’ailleurs nous avons convié une classe du collège de Saint-Mandrier à venir se joindre avec nous. Outre le fait que cet homme est un quotidien exceptionnel, il est aussi un partenaire privilégié du lycée en ce qui concerne le développement durable. » Après deux heures d’entretien devant une salle conquise et admirative, le navigateur a répondu au très nombreuses questions pendant une heure avant de prendre la pose devant des portables pour l’Instagram des lycéens, fiers de rencontrer « un aventurier des temps modernes ».
Courses aux sponsors, hygiène sur l’embarcation, espèces animales, danger en haute mer, les esprits étaient en soif de connaissance.
Le navigateur commence : « Allons tout de suite dans le vif du sujet, en 3 mois de navigation je n’ai pu prendre que 4 douches, on a pas eu vie normale quand on choisit de parcourir le globe. Et d’ailleurs, à l’heure actuelle, je peux vous dire que je n’ai pas eu de salaire depuis 6 mois. Nous ne sommes pas payés pour participer aux courses, c’est à nous de trouver des sponsors pour le bateau, l’équipement, et on essaie de se payer par la suite. C’est une vie sur le fil, mais il appartient à chacun de définir ses priorités. » La salle est abasourdie et certains en arrivent à comparer la navigation au football. « Il n’y a pas les mêmes retombées médiatiques même si des courses comme le Vendée Globe sont très suivies par les Français (ndlr: on estime à 65% de Français qui ont suivi la course en 2021), et cela ne signifie pas que nous levons de petits budgets, les bateaux valent très chers, surtout si vous en voulez un performant. Mais vous vous demandez peut-être pourquoi on nous donne de l’argent ? Sachez que les entreprises qui vous sponsorisent sont désireuses de partager de belles valeurs avec leur clientèle. Rendez-vous compte, nous étions en plus en pleine crise sanitaire, alors c’était essentiel d’apporter de la fraicheur et un air de liberté dans les chaumières. »
Les lycéens ont également demandé à de nombreuses reprises qu’elles étaient les animaux croisés en mer : « J’ai changé de cap un jour parce que j’étais sur un petit navire et qu’il y avait un requin énorme qui poursuivait un bateau de pêche qui raclait les fonds marins. Les dauphins sont aussi très présents, à bonne allure, il suffit de taper sur la coque pour qu’ils viennent jouer, et nous servons aussi parfois d’air de repos pour des oiseaux perdus en mer. »