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jeudi 18 avril 2024

Raconter l’Histoire avec la voix de ceux qui l’ont vécu, samedi à 18h au Six N’étoiles.

Samedi à 18h au six n’étoiles, les membres d’Amnesty International recevront Clara Laurent, réalisatrice du documentaire « Herbert Traube, le destin d’un français indésirable » pour une rencontre avec le public. Celle qui avait l’habitude de dresser des portraits d’illustres personnalités culturelles dans les colonnes de la presse a été saisie lorsqu’elle a découvert les mémoires de ce juif autrichien de 98 ans devenu résistant en France.

Elle explique : « J’avais travaillé dans une boite de production de film documentaire dans mes jeunes années, je connaissais donc certains rouages que j’avais appris en regardant des réalisateurs chevronnés travailler. J’avais ce désir en moi, de passer un jour derrière la caméra. En lisant les écrits d’Herbert, j’ai déjà été saisie par cette vie qui a traversé l’Histoire mais aussi par ce souvenir tragique qu’il cristallise en lui. Comme mon grand-père, il avait été déporté dans le camps des Milles qui a ouvert en 1939 dans le sud de la France avant même l’installation du régime Vichy. J’avais le désir de dénoncer cet événement que l’on n’enseignait pas à l’école à mon époque même si aujourd’hui, il est vrai, la parole se libère. » 

Et il faut dire qu’Herbert Traube a tout d’un personnage de fiction tant sa vie a été faite d’interaction avec la grande Histoire et d’anecdotes extraordinaires. Témoin de l’Anschluss en mars 1938 et de « La nuit de Cristal » , interné dans des camps français dont il s’échappe à plusieurs reprises dont une fois en sautant d’un train en marche, il s’est engagé dans la Légion étrangère sous une fausse identité et est devenu soldat de la Libération. Lorsqu’il rentre enfin en Autriche, un fusil à la main en tant que soldat, lui qui en avait été chassé « avec un coup de pied au derrière » il entend le clairon du cessez-le-feu qui viendra mettre un terme à la seconde guerre mondiale. Il poursuit alors sa destinée en Algérie puis en Indochine avant de rendre les armes dès que son engagement le lui permet. De retour à la vie civile, il comprend le désir de silence des gens autour de lui, comme si un pays entier ne voulait pas savoir et désirait passer à autre chose. Par habitude ou pudeur, à ses enfants aussi, il cache une partie de sa vie. Et puis soudain les écrits et puis ce film. « C’est comme une urgence, un devoir de mémoire qui surgit lorsqu’on arrive à la fin d’une vie » conclut Clara.

Pour l’anecdote, sa soeur aussi, Anna Traube s’était penchée sur ses souvenirs. Elle est l’évadée du Val’ D’hiv’ qui a inspirée une partie du film « La Rafle » portée sur grand écran par Rose Bosch et dans lequel Jean Reno, Mélanie Laurent et Gad Elmaleh jouent.

Samedi 18h au Six N’étoiles.

« Un jour, un professeur est entré dans ma classe, et a crié “les Juifs dehors…” Il portait un brassard à croix gammée. On nous a chassés du collège  » se souvient le presque centenaire.
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Raconter l’Histoire avec la voix de ceux qui l’ont vécu, samedi à 18h au Six N’étoiles.

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Elle explique : « J’avais travaillé dans une boite de production de film documentaire dans mes jeunes années, je connaissais donc certains rouages que j’avais appris en regardant des réalisateurs chevronnés travailler. J’avais ce désir en moi, de passer un jour derrière la caméra. En lisant les écrits d’Herbert, j’ai déjà été saisie par cette vie qui a traversé l’Histoire mais aussi par ce souvenir tragique qu’il cristallise en lui. Comme mon grand-père, il avait été déporté dans le camps des Milles qui a ouvert en 1939 dans le sud de la France avant même l’installation du régime Vichy. J’avais le désir de dénoncer cet événement que l’on n’enseignait pas à l’école à mon époque même si aujourd’hui, il est vrai, la parole se libère. » 

Et il faut dire qu’Herbert Traube a tout d’un personnage de fiction tant sa vie a été faite d’interaction avec la grande Histoire et d’anecdotes extraordinaires. Témoin de l’Anschluss en mars 1938 et de « La nuit de Cristal » , interné dans des camps français dont il s’échappe à plusieurs reprises dont une fois en sautant d’un train en marche, il s’est engagé dans la Légion étrangère sous une fausse identité et est devenu soldat de la Libération. Lorsqu’il rentre enfin en Autriche, un fusil à la main en tant que soldat, lui qui en avait été chassé « avec un coup de pied au derrière » il entend le clairon du cessez-le-feu qui viendra mettre un terme à la seconde guerre mondiale. Il poursuit alors sa destinée en Algérie puis en Indochine avant de rendre les armes dès que son engagement le lui permet. De retour à la vie civile, il comprend le désir de silence des gens autour de lui, comme si un pays entier ne voulait pas savoir et désirait passer à autre chose. Par habitude ou pudeur, à ses enfants aussi, il cache une partie de sa vie. Et puis soudain les écrits et puis ce film. « C’est comme une urgence, un devoir de mémoire qui surgit lorsqu’on arrive à la fin d’une vie » conclut Clara.

Pour l’anecdote, sa soeur aussi, Anna Traube s’était penchée sur ses souvenirs. Elle est l’évadée du Val’ D’hiv’ qui a inspirée une partie du film « La Rafle » portée sur grand écran par Rose Bosch et dans lequel Jean Reno, Mélanie Laurent et Gad Elmaleh jouent.

Samedi 18h au Six N’étoiles.

« Un jour, un professeur est entré dans ma classe, et a crié “les Juifs dehors…” Il portait un brassard à croix gammée. On nous a chassés du collège  » se souvient le presque centenaire.
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Elle explique : « J’avais travaillé dans une boite de production de film documentaire dans mes jeunes années, je connaissais donc certains rouages que j’avais appris en regardant des réalisateurs chevronnés travailler. J’avais ce désir en moi, de passer un jour derrière la caméra. En lisant les écrits d’Herbert, j’ai déjà été saisie par cette vie qui a traversé l’Histoire mais aussi par ce souvenir tragique qu’il cristallise en lui. Comme mon grand-père, il avait été déporté dans le camps des Milles qui a ouvert en 1939 dans le sud de la France avant même l’installation du régime Vichy. J’avais le désir de dénoncer cet événement que l’on n’enseignait pas à l’école à mon époque même si aujourd’hui, il est vrai, la parole se libère. » 

Et il faut dire qu’Herbert Traube a tout d’un personnage de fiction tant sa vie a été faite d’interaction avec la grande Histoire et d’anecdotes extraordinaires. Témoin de l’Anschluss en mars 1938 et de « La nuit de Cristal » , interné dans des camps français dont il s’échappe à plusieurs reprises dont une fois en sautant d’un train en marche, il s’est engagé dans la Légion étrangère sous une fausse identité et est devenu soldat de la Libération. Lorsqu’il rentre enfin en Autriche, un fusil à la main en tant que soldat, lui qui en avait été chassé « avec un coup de pied au derrière » il entend le clairon du cessez-le-feu qui viendra mettre un terme à la seconde guerre mondiale. Il poursuit alors sa destinée en Algérie puis en Indochine avant de rendre les armes dès que son engagement le lui permet. De retour à la vie civile, il comprend le désir de silence des gens autour de lui, comme si un pays entier ne voulait pas savoir et désirait passer à autre chose. Par habitude ou pudeur, à ses enfants aussi, il cache une partie de sa vie. Et puis soudain les écrits et puis ce film. « C’est comme une urgence, un devoir de mémoire qui surgit lorsqu’on arrive à la fin d’une vie » conclut Clara.

Pour l’anecdote, sa soeur aussi, Anna Traube s’était penchée sur ses souvenirs. Elle est l’évadée du Val’ D’hiv’ qui a inspirée une partie du film « La Rafle » portée sur grand écran par Rose Bosch et dans lequel Jean Reno, Mélanie Laurent et Gad Elmaleh jouent.

Samedi 18h au Six N’étoiles.

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