17.7 C
Toulon
vendredi 29 mars 2024

Six-Fournaise et Militante pour le respect des droits humains 

L’intérêt de Dominique Gioanni pour la cause humaine ne connait pas de frontières. Membre d’Amnesty International depuis des années, elle est aussi bien impliquée, à l’autre bout du monde, dans des actions administratives qui visent à témoigner aux puissances étrangères que la communauté internationale à le regard braqué sur elles, que localement avec des interventions dans les écoles.

Cette semaine, elle était au Six n’étoiles pour témoigner de ses différents combats aux spectateurs d’un film sélectionné pour le Festival de Cinéma du magazine culturel Telerama. Le film projeté : « Aucun Ours » de Jafar Panahi, était l’occasion d’ouvrir une fenêtre sur l’Iran. Elle raconte : « Le pays est empli d’ambivalence. En Iran, le taux d’alphabétisation est très proche de celui de la France, et contrairement à l’Afghanistan, les femmes ne sont pas empêchées d’étudier, d’ailleurs, selon les statistiques, elles sont plus nombreuses dans les rangs de l’université que les hommes. Par contre, il y a très peu d’emploi pour elle sur le marché. » Devant une trentaine de personnes, elle raconte le sort de Jafar Panahi, emprisonné encore aujourd’hui. Le gouvernement l’avait condamné en 2010 à six ans de prison pour « propagande contre l’Etat », il ne fera que trois mois enfermés et 100 jours à l’isolement.

« C’est une manière d’agir typique. On laisse une épée de Damocles sur la tête des gens pour les torturer. » En juillet 2022, deux autres cinéastes sont emprisonnés, Jafar Panahi manifeste, il est rapté. Depuis septembre dernier, il regarde la révolution à travers les barreaux de sa  fenêtre. Une personne demande : « Mais quel est donc le rôle d’Amnesty ? Avez-vous un pouvoir politique ? » La réponse est non. « Nous faisons en sorte de garder en lumière des situations qui pourraient dégénérer très vite dans le silence. Nous agissons également pour apporter un soutien. Parfois des personnes sont emprisonnées à tord et sans grand espoir de libération. Alors nous envoyons des courriers régulièrement pour faire part d’humanité. Je connais un groupe qui écrit depuis 15 ans à un homme sans savoir si les lettres lui sont remises. »

Mais parfois, les histoires se terminent bien. Dominique s’est impliquée dans l’affaire de Ioulia Tsvetkova, une russe emprisonnée pour avoir réalisé le dessin d’une vulve, afin d’illustrer la pièce de théâtre: Les Monologues du Vagin, dans laquelle elle avait joué. Après de multiples correspondances, Dominique s’est attachée à la jeune femme ainsi qu’à sa mère qui s’est rendue à Six-Fours pour célébrer la libération de son enfant. « Je peux vous dire qu’Anne, la mère, est tombée en amour pour le Gaou (rires) ».

spot_img

Nos derniers articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img
spot_img
spot_img

Six-Fournaise et Militante pour le respect des droits humains 

L’intérêt de Dominique Gioanni pour la cause humaine ne connait pas de frontières. Membre d’Amnesty International depuis des années, elle est aussi bien impliquée, à l’autre bout du monde, dans des actions administratives qui visent à témoigner aux puissances étrangères que la communauté internationale à le regard braqué sur elles, que localement avec des interventions dans les écoles.

Cette semaine, elle était au Six n’étoiles pour témoigner de ses différents combats aux spectateurs d’un film sélectionné pour le Festival de Cinéma du magazine culturel Telerama. Le film projeté : « Aucun Ours » de Jafar Panahi, était l’occasion d’ouvrir une fenêtre sur l’Iran. Elle raconte : « Le pays est empli d’ambivalence. En Iran, le taux d’alphabétisation est très proche de celui de la France, et contrairement à l’Afghanistan, les femmes ne sont pas empêchées d’étudier, d’ailleurs, selon les statistiques, elles sont plus nombreuses dans les rangs de l’université que les hommes. Par contre, il y a très peu d’emploi pour elle sur le marché. » Devant une trentaine de personnes, elle raconte le sort de Jafar Panahi, emprisonné encore aujourd’hui. Le gouvernement l’avait condamné en 2010 à six ans de prison pour « propagande contre l’Etat », il ne fera que trois mois enfermés et 100 jours à l’isolement.

« C’est une manière d’agir typique. On laisse une épée de Damocles sur la tête des gens pour les torturer. » En juillet 2022, deux autres cinéastes sont emprisonnés, Jafar Panahi manifeste, il est rapté. Depuis septembre dernier, il regarde la révolution à travers les barreaux de sa  fenêtre. Une personne demande : « Mais quel est donc le rôle d’Amnesty ? Avez-vous un pouvoir politique ? » La réponse est non. « Nous faisons en sorte de garder en lumière des situations qui pourraient dégénérer très vite dans le silence. Nous agissons également pour apporter un soutien. Parfois des personnes sont emprisonnées à tord et sans grand espoir de libération. Alors nous envoyons des courriers régulièrement pour faire part d’humanité. Je connais un groupe qui écrit depuis 15 ans à un homme sans savoir si les lettres lui sont remises. »

Mais parfois, les histoires se terminent bien. Dominique s’est impliquée dans l’affaire de Ioulia Tsvetkova, une russe emprisonnée pour avoir réalisé le dessin d’une vulve, afin d’illustrer la pièce de théâtre: Les Monologues du Vagin, dans laquelle elle avait joué. Après de multiples correspondances, Dominique s’est attachée à la jeune femme ainsi qu’à sa mère qui s’est rendue à Six-Fours pour célébrer la libération de son enfant. « Je peux vous dire qu’Anne, la mère, est tombée en amour pour le Gaou (rires) ».

spot_img

Nos derniers articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img
spot_img

Six-Fournaise et Militante pour le respect des droits humains 

L’intérêt de Dominique Gioanni pour la cause humaine ne connait pas de frontières. Membre d’Amnesty International depuis des années, elle est aussi bien impliquée, à l’autre bout du monde, dans des actions administratives qui visent à témoigner aux puissances étrangères que la communauté internationale à le regard braqué sur elles, que localement avec des interventions dans les écoles.

Cette semaine, elle était au Six n’étoiles pour témoigner de ses différents combats aux spectateurs d’un film sélectionné pour le Festival de Cinéma du magazine culturel Telerama. Le film projeté : « Aucun Ours » de Jafar Panahi, était l’occasion d’ouvrir une fenêtre sur l’Iran. Elle raconte : « Le pays est empli d’ambivalence. En Iran, le taux d’alphabétisation est très proche de celui de la France, et contrairement à l’Afghanistan, les femmes ne sont pas empêchées d’étudier, d’ailleurs, selon les statistiques, elles sont plus nombreuses dans les rangs de l’université que les hommes. Par contre, il y a très peu d’emploi pour elle sur le marché. » Devant une trentaine de personnes, elle raconte le sort de Jafar Panahi, emprisonné encore aujourd’hui. Le gouvernement l’avait condamné en 2010 à six ans de prison pour « propagande contre l’Etat », il ne fera que trois mois enfermés et 100 jours à l’isolement.

« C’est une manière d’agir typique. On laisse une épée de Damocles sur la tête des gens pour les torturer. » En juillet 2022, deux autres cinéastes sont emprisonnés, Jafar Panahi manifeste, il est rapté. Depuis septembre dernier, il regarde la révolution à travers les barreaux de sa  fenêtre. Une personne demande : « Mais quel est donc le rôle d’Amnesty ? Avez-vous un pouvoir politique ? » La réponse est non. « Nous faisons en sorte de garder en lumière des situations qui pourraient dégénérer très vite dans le silence. Nous agissons également pour apporter un soutien. Parfois des personnes sont emprisonnées à tord et sans grand espoir de libération. Alors nous envoyons des courriers régulièrement pour faire part d’humanité. Je connais un groupe qui écrit depuis 15 ans à un homme sans savoir si les lettres lui sont remises. »

Mais parfois, les histoires se terminent bien. Dominique s’est impliquée dans l’affaire de Ioulia Tsvetkova, une russe emprisonnée pour avoir réalisé le dessin d’une vulve, afin d’illustrer la pièce de théâtre: Les Monologues du Vagin, dans laquelle elle avait joué. Après de multiples correspondances, Dominique s’est attachée à la jeune femme ainsi qu’à sa mère qui s’est rendue à Six-Fours pour célébrer la libération de son enfant. « Je peux vous dire qu’Anne, la mère, est tombée en amour pour le Gaou (rires) ».

spot_img

Nos derniers articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img
spot_img

Vous aimez nos articles ?


Abonnez-vous à notre newsletter !