Les traces de la vie passée sont partout autour de nous pour qui sait les voir. Tel est l’adage que ce touriste anonyme aurait pu avoir comme mantra, lorsqu’au cours d’une sortie aux Embiez, il ramasse ce qu’il pense être un Silex Préhistorique: c’est-à-dire, une pierre taillée de la main d’un homme il y a environ 4000 ans.
Charlie Hourcau qui a fondé l’association Jason Archéo Sub afin de fouiller les fonds marins à la recherche de traces archéologiques de nos ancêtres raconte : « À l’époque, ce touriste avait eu la brillante idée de noter les coordonnées géographiques de sa découverte avant d’envoyer ce trésor au Centre National de la Recherche Scientifiques (CNRS). Jean Courtin qui est un imminent préhistorien spécialiste du Néolithique est parvenu à dater l’objet aux environs de la fin de l’âge de bronze. C’est donc une certitude, du côté de la Tour Fondue, déjà à l’époque, il y avait de la vie humaine. »
Ces trouvailles historiques, ce sont les plaisirs de l’ancien plongeur professionnel, Charlie, qui arpente régulièrement nos côtes dans l’espoir d’améliorer les connaissances que la science peut avoir sur notre passée.
Ce lundi après-midi, il a donné une conférence aux membres de l’association « Les amis du Patrimoine ». Au milieu des hypothèses, il a confié des souvenirs de plongé inoubliables. « Au cours d’une fouille, il y a presque vingt-ans à la pointe du Canoubié, on découvre une épave du IIIe siècle Av J.C, en réalisant notre labeur, on se rend compte qu’un autre navire est en dessous, puis encore un autre à côté. Dans l’un d’eux, au milieu des sédiments, des ossements d’un homme vivant il y a 2.200 ans auparavant. » Au laboratoire d’anthropologie physique du CNRS de Draguignan, on estime que l’homme avait entre 20 et 30 ans et « souffrait d’un mal de dos carabiné » si l’on en croit l’hernie de Schmoll découverte sur sa vertèbre dorsale.
Si Charlie précise que 17 épaves antiques ont été découvertes dans la zone maritime, comprenant la baie du Brusc et de Sanary, selon lui entre 600 et 1200 attendent encore d’être libérées.
« C’est un travail immense qu’il n’est pas possible de réaliser en une vie, alors on va de découverte en découverte en essayant d’en apprendre toujours plus. » La dernière hypothèse en date qu’il confie a été formulée à la suite de la découverte d’un coude pliée en marbre ainsi que d’une main tenant un récipient. Ces deux éléments emmène les chercheurs à songer à Héra, femme de Zeus et soeur d’Hadés et de Poseidon (entre autres) dans la religion grecque antique. Si ceci est avérée, cela signifie que probablement au Brusc, au IIe siècle av J.C, une statue de la protectrice des femmes et gardienne de la fécondité été érigée.