Elles sont conscientes d’abriter dans leur chair un mal qui les ronge mais refusent de se définir par la maladie. Le temps d’une journée, elles ont pu échapper aux traitements et au regard de ceux qui imagine ce qu’elles ressentent, sans vraiment savoir. « Il y a les douleurs physiques et psychologiques. Quand on apprend qu’on est malade, le sol se dérobe sous nos pieds. Il faut alors trouver la force de mener le combat » raconte Isabelle de l’association Cap Sein. Ancienne malade et aujourd’hui bonne vivante, elle accompagne, tous les jours, celles qui sont en début de processus.
Lutter contre la solitude.
« Certaines sont seule, elles ont peu d’amis ou pas de famille. Alors comment lutter quand on ne peut pas se reposer sur quelqu’un ? Les associations qui accompagne, comme la notre, permettent aux femmes (ndlr : et au 1% des hommes victimes de cette maladie) de se retrouver, d’échanger, et de partager leur vécu. Et c’est un énorme soulagement pour elles. » Réunies avec les membres de l’association « La petite parenthèse » qui apporte aussi bien soutien aux malades qu’aux aidants, le temps d’une journée, avec le concours de la municipalité et grâce aux bénévoles de l’association « Lou Capian » et « Les rameurs du Brusc », elles ont pu offrir une journée loin des hôpitaux à ces « combattantes. »
Des exemples de guérison.
Le docteur Stéphanie Guillaume, adjointe au maire en charge de la santé publique, commente : « Cette journée s’inscrit dans le cadre de l’opération Octobre Rose. Plusieurs événements sont prévus pendant la semaine, mais celui-ci est réservé à celles qui combattent ou ont combattu la maladie. Outre le fait que cela leur permettent de se changer les idées, elles peuvent voir l’évolution des unes et des autres. Pour ma part, ça fait deux années que j’assiste à ces événements, et certaines participantes étaient en pleine chimiothérapie, sans cheveux et très fatiguées l’année passée. On les voit aujourd’hui avec le sourire, coiffées, elles reprennent vie et c’est un exemple pour celles qui sont au début du processus. »
Une énergie qui se partage.
Jeanne-Marie n’a pas pu partir en mer aujourd’hui. Elle est restée à quai car trop fatiguée, mais n’a pas hésité à attendre les participantes de l’événement. Quelques heures plus tard, elle était avec deux femmes qu’elle ne connaissait pas avant ce jour. Elle témoigne : « Je suis venue pour le partage d’expérience et l’énergie qui découle de ces rencontres. Parler soulage. Surtout si vous avez en face des personnes qui ont vécu la même chose que vous. On se tend la main, on comprend. J’ai pris un repas avec des inconnues et je vais rentrer chez moi avec de nouvelles amies qui ont arpenté les hôpitaux comme moi il y a des années mais qui ont une vie tout à fait normale aujourd’hui. C’est ce qui donne de la force et de l’espoir. »