Selon l’Unesco, plus de 30% d’élèves dans le monde seraient victimes de harcèlement scolaire. En France, ce sont au collège que les jeunes êtres sont le plus souvent touchés par ce fléau avec un ratio de 5,6 victimes pour cent élèves contre 1,3 au lycée et 2,6 dans les écoles primaires.
Afin de prévenir le mal à la racine, le lycée professionnel de La Coudoulière a convié Xavier Hérédia, Vincent Hours et Peggy Mahieu afin qu’ils puissent jouer la pièce de théâtre « Pulsions » qui dénonce les violences physiques ou mentales que peuvent vivre certaines âmes dans les établissements scolaires. Le spectateur a le choix, il peut s’identifier à la victime, à celui qui harcèle, ou à ceux qui assistent sans rien dire.
Après le spectacle, la parole est libre. Les acteurs essaient de délier les langues et commencent par donner des exemples de cas qu’ils ont reçu dans les autres établissements qu’ils ont fréquenté. « Un élève nous a confié, par le biais d’un petit mot écrit, qu’un jour dans les vestiaires, un autre lui a uriné dessus. » Etonnée, l’assistance ne sait comment réagir. Certains condamnent immédiatement quand d’autres, gênés, pouffent de rire.
Une élève prend la parole « Mais ce n’est pas comme le cyber harcèlement ça. Ceux qui sont victimes des messages méchants sur internet le cherchent. S’ils ne regardent pas ou s’ils n’acceptaient pas n’importe qui dans leurs amis, ben il n’y aurait plus de problème. Le cyber harcèlement, c’est un peu un choix. » Idée reçue. Le mal s’insinue sur la toile même quand il n’y est pas invité mais l’adolescente ne comprend pas la portée de ses mots. Peggy Mahieu intervient : « Tu es peut-être dure à la douleur, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Que faire alors ? » Un lycéen, sur de lui intervient. « Quand c’est trop il faut se défendre. Il faut frapper ou chopper le père. » Non plus. Xavier Hérédia tempère : « Tu y es presque. Il faut parler et non pas chopper. Et on évite de créer un cercle de violence ou une escalade. Le mieux c’est toujours de prévenir quelqu’un. Même si vous n’êtes pas directement la victime. Vous savez, pendant un harcèlement, bien souvent, celui qui harcèle, le fait pour en témoigner devant sa cour ou faire rire les autres. Ainsi, celui qui ne dit rien est lui aussi coupable, comme celui qui rit. Parler à quelqu’un n’est pas une preuve de faiblesse, ni même demander de l’aide. Au contraire, il faut de la force pour mettre fin à un cycle. » « Mais que faire, alors, quand les adultes n’entendent pas ce qu’on dit ? » reprend une voix dans la foule.
Pour communiquer un mal de manière plus anonyme et recevoir des conseils, les élèves peuvent composer le 3020 un numéro gratuit, ainsi que 3018 si cela concerne le cyber harcèlement.