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vendredi 25 avril 2025

SNSM Bandol : Interview du Président Jean-Luc Cercio pendant la crise sanitaire.

Crédit Photo : SNSM BANDOL

La SNSM est une association agréée de sécurité civile : les sauveteurs sont donc formés aux premiers secours, équipés et entraînés pour des missions de sauvetage et de sécurité civile (secours à personne et soutien aux populations). Depuis le début de la pandémie, les Sauveteurs en Mer se mobilisent partout en France métropolitaine et en Outre-Mer pour aider le personnel soignant, les pompiers, les plus fragiles et plus généralement tous nos concitoyens. Interview téléphonique de Jean-Luc Cercio, président de la station SNSM de Bandol. 

Le Petit Varois.fr : La crise sanitaire qui a éclaté en France le mois dernier bouleverse les habitudes. Si vous avez des mois d’activité très intenses durant l’été, l’arrière saison est généralement beaucoup plus calme pour vous et vos hommes. Puisque les sauveteurs des mers peuvent être appelés en renfort pour des missions de sécurité civile, est ce que la crise que nous traversons actuellement pèse sur vos sorties quotidiennes ? 

Jean-Luc Cercio : « Non pas pour le moment. Notre activité est très calme, et plus encore depuis le début de la crise sanitaire puisque la préfecture maritime a interdit toutes les activités de tourisme ou de loisirs nautiques. Il est impossible actuellement d’aller nager, de prendre son bateau pour faire de la plaisance et même d’aller à la pêche. Seul les professionnels sont encore à flots. Nous sortons actuellement pour des évacuations sanitaires sur les îles par exemple (Bandor, les Embiez)  mais il y en a peu. »

Le Petit Varois.fr : À Gruissan, dans l’Aude, les sauveteurs des mers assurent la livraison des courses et des médicaments aux personnes les plus fragiles, en Corse, ils font de la prévention dans les ports pour rappeler l’importance des « mesures barrières ». De votre côté donc, pas encore de mission de sécurité civile ? 

Jean-Luc Cercio : « Effectivement, les sauveteurs des mers sont parfois amenés à réaliser des missions relais mais c’est à la demande de la préfecture maritime, du Samu ou des pompiers. Pour le moment nous ne sommes pas sollicités, mais nous sommes toujours en alerte. Nous sommes d’astreinte si vous préférez et nous sommes évidemment prêts à la manoeuvre. Notre mission première reste le secours à la personne: les gens blessés, les fils engagés dans les hélices et les évacuations sanitaires et s’il y a un risque de COVID-19 du personnel de santé nous rejoint. »

Le Petit Varois.fr : Nos lecteurs nous demandent souvent pourquoi est-ce que la préfecture maritime interdit toute sortie ou loisir en mer ? Il peut pourtant s’agir d’un plaisir solitaire, sans risque de contamination ou de transmission …  

Jean-Luc Cercio : « On ne meurt pas et on ne se blesse pas qu’avec le COVID-19. Vous pouvez sortir en mer et faire un malaise, ou vous blesser avec une hélice, ou simplement faire échouer votre bateau. Empêcher les gens d’aller en mer, c’est simplement préserver les moyens de secours en mer pour les dédier plus spécifiquement à d’éventuelles interventions sanitaires liées à l’épidémie en cours. De plus, lorsque nous avons une intervention pour une personne blessée, nous prenons avec nous du personnel de santé. Il est préférable, vu la conjoncture actuelle, de ne pas faire sortir des infirmiers ou des médecins des hôpitaux pour des interventions sur mer. »

Le Petit Varois.fr : « Justement les beaux jours approchent et l’envie d’aller faire un tour à la plage pour piquer une tête également. Que pouvez-vous dire à ceux qui pourraient se laisser tenter par une baignade rapide à l’abris des regards? » 

Jean-Luc Cercio : « D’abord, la SNSM ne dresse pas de contravention. Nous ne sommes pas là pour sanctionner, mais la gendarmerie maritime, elle, oui. Et si sortir sans raison valable est punissable de 135 € d’amende sur terre, en mer la donne est tout autre. Il ne s’agit plus d’une affaire de simple contravention, c’est véritablement un délit. Le gendarme vous délivrera un procès verbale et vous serez contacté par le tribunal des affaires maritimes. La note sera beaucoup plus salée. Il faudra donc encore attendre un petit moment pour sortir faire du paddle ou nager … » 

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SNSM Bandol : Interview du Président Jean-Luc Cercio pendant la crise sanitaire.

Crédit Photo : SNSM BANDOL

La SNSM est une association agréée de sécurité civile : les sauveteurs sont donc formés aux premiers secours, équipés et entraînés pour des missions de sauvetage et de sécurité civile (secours à personne et soutien aux populations). Depuis le début de la pandémie, les Sauveteurs en Mer se mobilisent partout en France métropolitaine et en Outre-Mer pour aider le personnel soignant, les pompiers, les plus fragiles et plus généralement tous nos concitoyens. Interview téléphonique de Jean-Luc Cercio, président de la station SNSM de Bandol. 

Le Petit Varois.fr : La crise sanitaire qui a éclaté en France le mois dernier bouleverse les habitudes. Si vous avez des mois d’activité très intenses durant l’été, l’arrière saison est généralement beaucoup plus calme pour vous et vos hommes. Puisque les sauveteurs des mers peuvent être appelés en renfort pour des missions de sécurité civile, est ce que la crise que nous traversons actuellement pèse sur vos sorties quotidiennes ? 

Jean-Luc Cercio : « Non pas pour le moment. Notre activité est très calme, et plus encore depuis le début de la crise sanitaire puisque la préfecture maritime a interdit toutes les activités de tourisme ou de loisirs nautiques. Il est impossible actuellement d’aller nager, de prendre son bateau pour faire de la plaisance et même d’aller à la pêche. Seul les professionnels sont encore à flots. Nous sortons actuellement pour des évacuations sanitaires sur les îles par exemple (Bandor, les Embiez)  mais il y en a peu. »

Le Petit Varois.fr : À Gruissan, dans l’Aude, les sauveteurs des mers assurent la livraison des courses et des médicaments aux personnes les plus fragiles, en Corse, ils font de la prévention dans les ports pour rappeler l’importance des « mesures barrières ». De votre côté donc, pas encore de mission de sécurité civile ? 

Jean-Luc Cercio : « Effectivement, les sauveteurs des mers sont parfois amenés à réaliser des missions relais mais c’est à la demande de la préfecture maritime, du Samu ou des pompiers. Pour le moment nous ne sommes pas sollicités, mais nous sommes toujours en alerte. Nous sommes d’astreinte si vous préférez et nous sommes évidemment prêts à la manoeuvre. Notre mission première reste le secours à la personne: les gens blessés, les fils engagés dans les hélices et les évacuations sanitaires et s’il y a un risque de COVID-19 du personnel de santé nous rejoint. »

Le Petit Varois.fr : Nos lecteurs nous demandent souvent pourquoi est-ce que la préfecture maritime interdit toute sortie ou loisir en mer ? Il peut pourtant s’agir d’un plaisir solitaire, sans risque de contamination ou de transmission …  

Jean-Luc Cercio : « On ne meurt pas et on ne se blesse pas qu’avec le COVID-19. Vous pouvez sortir en mer et faire un malaise, ou vous blesser avec une hélice, ou simplement faire échouer votre bateau. Empêcher les gens d’aller en mer, c’est simplement préserver les moyens de secours en mer pour les dédier plus spécifiquement à d’éventuelles interventions sanitaires liées à l’épidémie en cours. De plus, lorsque nous avons une intervention pour une personne blessée, nous prenons avec nous du personnel de santé. Il est préférable, vu la conjoncture actuelle, de ne pas faire sortir des infirmiers ou des médecins des hôpitaux pour des interventions sur mer. »

Le Petit Varois.fr : « Justement les beaux jours approchent et l’envie d’aller faire un tour à la plage pour piquer une tête également. Que pouvez-vous dire à ceux qui pourraient se laisser tenter par une baignade rapide à l’abris des regards? » 

Jean-Luc Cercio : « D’abord, la SNSM ne dresse pas de contravention. Nous ne sommes pas là pour sanctionner, mais la gendarmerie maritime, elle, oui. Et si sortir sans raison valable est punissable de 135 € d’amende sur terre, en mer la donne est tout autre. Il ne s’agit plus d’une affaire de simple contravention, c’est véritablement un délit. Le gendarme vous délivrera un procès verbale et vous serez contacté par le tribunal des affaires maritimes. La note sera beaucoup plus salée. Il faudra donc encore attendre un petit moment pour sortir faire du paddle ou nager … » 

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Le Petit Varois.fr : La crise sanitaire qui a éclaté en France le mois dernier bouleverse les habitudes. Si vous avez des mois d’activité très intenses durant l’été, l’arrière saison est généralement beaucoup plus calme pour vous et vos hommes. Puisque les sauveteurs des mers peuvent être appelés en renfort pour des missions de sécurité civile, est ce que la crise que nous traversons actuellement pèse sur vos sorties quotidiennes ? 

Jean-Luc Cercio : « Non pas pour le moment. Notre activité est très calme, et plus encore depuis le début de la crise sanitaire puisque la préfecture maritime a interdit toutes les activités de tourisme ou de loisirs nautiques. Il est impossible actuellement d’aller nager, de prendre son bateau pour faire de la plaisance et même d’aller à la pêche. Seul les professionnels sont encore à flots. Nous sortons actuellement pour des évacuations sanitaires sur les îles par exemple (Bandor, les Embiez)  mais il y en a peu. »

Le Petit Varois.fr : À Gruissan, dans l’Aude, les sauveteurs des mers assurent la livraison des courses et des médicaments aux personnes les plus fragiles, en Corse, ils font de la prévention dans les ports pour rappeler l’importance des « mesures barrières ». De votre côté donc, pas encore de mission de sécurité civile ? 

Jean-Luc Cercio : « Effectivement, les sauveteurs des mers sont parfois amenés à réaliser des missions relais mais c’est à la demande de la préfecture maritime, du Samu ou des pompiers. Pour le moment nous ne sommes pas sollicités, mais nous sommes toujours en alerte. Nous sommes d’astreinte si vous préférez et nous sommes évidemment prêts à la manoeuvre. Notre mission première reste le secours à la personne: les gens blessés, les fils engagés dans les hélices et les évacuations sanitaires et s’il y a un risque de COVID-19 du personnel de santé nous rejoint. »

Le Petit Varois.fr : Nos lecteurs nous demandent souvent pourquoi est-ce que la préfecture maritime interdit toute sortie ou loisir en mer ? Il peut pourtant s’agir d’un plaisir solitaire, sans risque de contamination ou de transmission …  

Jean-Luc Cercio : « On ne meurt pas et on ne se blesse pas qu’avec le COVID-19. Vous pouvez sortir en mer et faire un malaise, ou vous blesser avec une hélice, ou simplement faire échouer votre bateau. Empêcher les gens d’aller en mer, c’est simplement préserver les moyens de secours en mer pour les dédier plus spécifiquement à d’éventuelles interventions sanitaires liées à l’épidémie en cours. De plus, lorsque nous avons une intervention pour une personne blessée, nous prenons avec nous du personnel de santé. Il est préférable, vu la conjoncture actuelle, de ne pas faire sortir des infirmiers ou des médecins des hôpitaux pour des interventions sur mer. »

Le Petit Varois.fr : « Justement les beaux jours approchent et l’envie d’aller faire un tour à la plage pour piquer une tête également. Que pouvez-vous dire à ceux qui pourraient se laisser tenter par une baignade rapide à l’abris des regards? » 

Jean-Luc Cercio : « D’abord, la SNSM ne dresse pas de contravention. Nous ne sommes pas là pour sanctionner, mais la gendarmerie maritime, elle, oui. Et si sortir sans raison valable est punissable de 135 € d’amende sur terre, en mer la donne est tout autre. Il ne s’agit plus d’une affaire de simple contravention, c’est véritablement un délit. Le gendarme vous délivrera un procès verbale et vous serez contacté par le tribunal des affaires maritimes. La note sera beaucoup plus salée. Il faudra donc encore attendre un petit moment pour sortir faire du paddle ou nager … » 

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