C’est une véritable tragédie qui a ébranlé la grande famille des Sapeurs-Pompiers en 2003. Il y a de cela maintenant seize ans, Georges Lahaye, Patrick Zedda et Michel Giovannini ont été pris au piège dans les flammes alors qu’ils intervenaient sur un important feu de foret dans les Maures. Ce funeste jour, ce sont sept jeunes enfants qui ont perdu un père.
« Nous assurons la protection matérielle et morale des orphelins de sapeurs-pompiers »
On ne guérit jamais véritablement de ses morts semble vouloir expliquer Jean-Luc Decitre, président de l’Union départementale des sapeurs-pompiers du Var. Il raconte : «Lorsqu’un pompier décède, durant l’exercice de ses fonctions ou non, notre devoir est de prendre soin de la famille et des enfants de ce dernier. C’est pour cette raison que L’Oeuvre des Pupilles des sapeurs-pompiers de France a été créée en 1926. Nous assurons la protection matérielle et morale des orphelins de sapeurs-pompiers. »
Début août, le pilote d’un tracker de la sécurité civile est décédé dans l’exercice de ses fonctions. Il était père de deux enfants.
Il reprend : « En France, ce ne sont pas moins de 1317 enfants qui sont pris en charge. Il s’interrompt et rectifie, non 1319, malheureusement, puisque l’été a été meurtrier (Ndrl : Début août, le pilote d’un tracker de la sécurité civile est décédé dans l’exercice de ses fonctions. Il était père de deux enfants). Nous essayons d’être présents à chaque fois que cela est nécessaire : lors des études, durant l’obtention du permis ou encore lorsqu’ils cherchent un premier emploi ».
« Georges était un ami ».
Mais ce jour-là, à la caserne de Mauvéou, l’émotion est encore plus forte que d’habitude. En présence du chef de centre, le Capitaine Laurent Fleury, du président de l’Amicale des sapeurs-pompiers de La Seyne Laurent Le Rouzic et du commandant Patrice Vernet, Jean-Luc Decitre remet un ordinateur portable à Mathieu Lahaye, fils de Georges. Il admet : « Nous faisons au mieux pour chaque orphelin que nous croisons. Nous voulons faire savoir à ces enfants, que jamais ils ne seront seuls et qu’il y aura toujours quelqu’un pour veiller sur eux maintenant que la papa ou la maman n’est plus. Mais aujourd’hui, c’est encore plus particulier, car Georges était un ami, et il a pris de nombreuses gardes entre ces murs. Pour sa fille, nous avons retourné la terre entière lorsqu’elle était à la recherche d’un stage pour ses études. Nous offrons aujourd’hui un ordinateur à son fils, pour qu’il puisse poursuivre ses ambitions, et nous serons là encore demain, quand il cherchera à s’installer. »
Une fresque murale pour hommage.
Devant les anciens collègues du papa, et les nouvelles recrues, le capitaine Laurent Fleury, qui vient de prendre la direction du centre intervient : « Tu es ici chez toi Mathieu, la porte te sera toujours ouverte. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais ou nous trouver ». Ému à son tour, le jeune garçon remercie chaleureusement toutes les personnes présentes, avant de se tourner un instant vers la fresque murale où les noms des trois pompiers disparus sont gravés.