La semaine dernière, à l’aube, Marin Kasimir travaillait encore sur ses croquis. Après trois semaines de résidence à la Maison du Patrimoine, l’artiste a rangé ses créations pour rejoindre Bruxelles et son quotidien.
S’il connaissait déjà la région, puisqu’on lui doit les photographies panoramiques qui ornent les murs des parkings de la ville de Toulon, revenir dans le sud de la France a été un véritable enchantement. Il raconte : « Ce qu’il y a d’incroyable ici, c’est la lumière ! Elle est douce, elle change et se déplace dans la journée. En Belgique, il y a les jours gris et le ciel bas. L’architecture de la Maison du Patrimoine et la manière dont elle laisse pénétrer le jour m’a permis de me recentrer sur mon travail. La douceur des journées vide l’esprit. J’ai réussi a matérialiser certaines de mes idées qui flottaient encore dans mon esprit, d’autres choses me sont apparues naturellement. J’ai beaucoup aimé être là. J’ai peu créé mais j’ai beaucoup travaillé. »
Car l’homme dont la langue maternelle est l’allemand n’aime pas les approximations du langage. Il reprend: « Le travail d’un artiste ne se fait pas seulement dans la création d’un objet ou d’un tableau, ça c’est une fausse idée. Il y a beaucoup de travail en amont. Il faut songer à une idée, l’imaginer dans sa matière, trouver les bons outils. Ce n’est qu’après qu’on peut véritablement passer à la conception. Le travail vient donc avant la création ».
Entre autres croquis, fragments de dessins en papier carbone, Marin a réalisé une sculpture en plâtre qui représente un mur avec ses deux portes ouvertes. La thématique est récurrente, l’artiste est un amoureux des lignes. Il reprend : « Non loin de Verdun existe « Le vent des forêts », un véritable centre d’art à ciel ouvert où de très nombreux artistes exposent leur création. Peut-être qu’un jour cette oeuvre qui fait quelques centimètres pour le moment sera en en grandeur nature dans la forêt. C’est en discussion actuellement, cette sculpture que l’on appelle pour le moment « One Line » n’est autre qu’une ligne continue repliée 26 fois dans l’espace pour créer un mur et ses deux portes. Ici, j’ai pu expérimenter plusieurs variantes et dévoiler mes expérimentations au public avant qu’ils ne les croisent peut-être un jour dans un lieu public. »
Dans les couloirs de la Maison du Patrimoine, le jour du grand départ, se chuchotait déjà la possibilité d’un retour prochain. Pour une nouvelle résidence ou une prochaine collaboration, personne n’a souhaitait en dire un mot.
Retrouvez l’artiste sur Instagram : @Marin.kasimir