À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, le Comité Départemental Olympique et Sportif du Var (CDOS) a organisé, en partenariat avec la mairie, une soirée d’échanges autour du thème « Femmes et sport », au théâtre Daudet. Une initiative destinée à promouvoir la mixité et l’égalité dans le monde sportif.
En introduction, Catherine Depetri Monghal, ambassadrice de l’association Femix’Sports, a dressé un état des lieux sans détour du sport féminin de haut niveau, en France et dans le monde. Quelques chiffres marquants :
- En 2024, seules 2,7 % des unes du journal L’Équipe ont été consacrées à des sportives.
- Les lecteurs ont donc eu deux fois plus de chances de voir Kylian Mbappé en couverture… que toutes les femmes athlètes réunies.
- En 2023, aucune femme ne figurait dans le classement des 100 sportifs les mieux payés, alors que deux joueuses de tennis y figuraient encore il y a quelques années.
- En Allemagne, lors d’une étape de qualification pour la Coupe du monde, une athlète a reçu du gel douche en guise de récompense, quand son homologue masculin se voyait offrir 3 200 euros.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’inégalité est criante.
Et pourtant, 56 % des femmes déclarent pratiquer une activité sportive régulière, mais elles ne représentent que 38 % des licenciées dans les fédérations.
Pour Catherine Depetri Monghal, l’absence de modèles féminins visibles est un frein majeur :
« On ne peut devenir ce que l’on ne voit pas. »
Autrement dit, le manque de représentation empêche les jeunes filles de se projeter en tant qu’athlètes.

Un constat partagé par Patrick Perez, membre du bureau de la Fédération Française de Natation, qui pointe d’autres freins bien ancrés dans la société :
« La charge mentale, le quotidien, le travail… Tout cela éloigne les femmes du sport. Tant que les tâches domestiques ne seront pas mieux réparties, elles auront du mal à se dégager du temps. »
De son côté, Roxana Maracineanu, ancienne ministre des Sports, insiste sur la nécessité de faire du sport un lieu sécurisant pour les femmes et les jeunes filles. Elle collabore avec la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences) à l’élaboration d’outils de formation, destinés aux entraîneurs et enseignants, afin de détecter les signes de violences, dans les vestiaires comme ailleurs.
Enfin, Pierre Megardon, vice-président de l’AS Mar Vivo et responsable de la section féminine, est venu témoigner de la transformation de son club. En 2019, il ne comptait que 7 filles licenciées. En créant des sections non mixtes, ce sont aujourd’hui 124 jeunes filles qui y évoluent :
« Les garçons leur prenaient la balle, les moquaient une fois arrivées à un certain âge… Elles ne s’amusaient plus et quittaient le club. Il suffisait de leur offrir un espace à elles, de la liberté, pour qu’elles s’épanouissent. »
Une soirée riche en prises de parole et en constats, mais aussi porteuse d’espoir : celle d’un sport plus inclusif, plus équitable, et surtout accessible à toutes.