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samedi 23 novembre 2024

Un ancien combattant décoré lors de la cérémonie patriotique. 

Daniel Lerouard avait une vingtaine d’années lorsqu’il a été envoyé de l’autre coté de la Méditerranée. Enrôlé dans l’aviation, il arrive sur le territoire sans grande crainte car il sait que l’Indépendance va être déclarée d’ici quelques jours. Néanmoins, il sait les drames avant lui.

« Mes deux frères avaient été envoyés  auparavant dans cette guerre. Ils ont été tout deux marqués à vie. L’un plus que l’autre, il racontait « ces gars morts à ses pieds ». Ces années ont aussi beaucoup traumatisé ma mère qui a vu trois de ces trois fils partir au combat en quelques mois. Elle a fait de nombreuses nuits blanches. » Si l’on demande à Daniel les souvenirs de son retour en France, il répond comme ses frères d’armes présents ce jour-ci devant le monument aux morts : « C’est le silence de l’après. On ne parlait pas de ces choses-là, et de toute manière, personne n’écoutait. » 

Témoignages : « On ne savait pas pourquoi on se battait »

Malgré la pluie diluvienne, une foule de parapluies s’est préssée autour du monument aux morts pour commémorer le souvenir des victimes de la guerre d’Algérie. Parmi ces anonymes, Claude Ollagnier, qui, alors qu’il avait vingt-ans a été envoyé défendre la frontière marocaine pendant la guerre d’Algérie.

« J’ai fait une école de fusiller marin pendant un mois et demi avant d’aller combattre. On ne savait même pas ce qu’on faisait là. Tout était tu. On avait aucune explication sur ce qu’on devait faire, les choses étaient cachées, on partait en manoeuvre presque comme ça. Je suis resté 18 mois sur place avant de finir mon service en France. » S’il se souvient des rencontres réalisées en temps de guerre qui marque une vie, il admet aussi la perte des contacts une fois le retour en France effectué. « On rencontrait des jeunes venus  de tous les départements et on devenait amis. Mais une fois rentré à Marseille, on ne gardait pas contact. On ne voulait plus parler de ce qui était arrivé de l’autre côté de la Méditerranée. » Et depuis soixante ans à présent, le 19 mars, chacun se retrouve pour honorer les disparus en silence.

 

 

 

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Un ancien combattant décoré lors de la cérémonie patriotique. 

Daniel Lerouard avait une vingtaine d’années lorsqu’il a été envoyé de l’autre coté de la Méditerranée. Enrôlé dans l’aviation, il arrive sur le territoire sans grande crainte car il sait que l’Indépendance va être déclarée d’ici quelques jours. Néanmoins, il sait les drames avant lui.

« Mes deux frères avaient été envoyés  auparavant dans cette guerre. Ils ont été tout deux marqués à vie. L’un plus que l’autre, il racontait « ces gars morts à ses pieds ». Ces années ont aussi beaucoup traumatisé ma mère qui a vu trois de ces trois fils partir au combat en quelques mois. Elle a fait de nombreuses nuits blanches. » Si l’on demande à Daniel les souvenirs de son retour en France, il répond comme ses frères d’armes présents ce jour-ci devant le monument aux morts : « C’est le silence de l’après. On ne parlait pas de ces choses-là, et de toute manière, personne n’écoutait. » 

Témoignages : « On ne savait pas pourquoi on se battait »

Malgré la pluie diluvienne, une foule de parapluies s’est préssée autour du monument aux morts pour commémorer le souvenir des victimes de la guerre d’Algérie. Parmi ces anonymes, Claude Ollagnier, qui, alors qu’il avait vingt-ans a été envoyé défendre la frontière marocaine pendant la guerre d’Algérie.

« J’ai fait une école de fusiller marin pendant un mois et demi avant d’aller combattre. On ne savait même pas ce qu’on faisait là. Tout était tu. On avait aucune explication sur ce qu’on devait faire, les choses étaient cachées, on partait en manoeuvre presque comme ça. Je suis resté 18 mois sur place avant de finir mon service en France. » S’il se souvient des rencontres réalisées en temps de guerre qui marque une vie, il admet aussi la perte des contacts une fois le retour en France effectué. « On rencontrait des jeunes venus  de tous les départements et on devenait amis. Mais une fois rentré à Marseille, on ne gardait pas contact. On ne voulait plus parler de ce qui était arrivé de l’autre côté de la Méditerranée. » Et depuis soixante ans à présent, le 19 mars, chacun se retrouve pour honorer les disparus en silence.

 

 

 

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« Mes deux frères avaient été envoyés  auparavant dans cette guerre. Ils ont été tout deux marqués à vie. L’un plus que l’autre, il racontait « ces gars morts à ses pieds ». Ces années ont aussi beaucoup traumatisé ma mère qui a vu trois de ces trois fils partir au combat en quelques mois. Elle a fait de nombreuses nuits blanches. » Si l’on demande à Daniel les souvenirs de son retour en France, il répond comme ses frères d’armes présents ce jour-ci devant le monument aux morts : « C’est le silence de l’après. On ne parlait pas de ces choses-là, et de toute manière, personne n’écoutait. » 

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Malgré la pluie diluvienne, une foule de parapluies s’est préssée autour du monument aux morts pour commémorer le souvenir des victimes de la guerre d’Algérie. Parmi ces anonymes, Claude Ollagnier, qui, alors qu’il avait vingt-ans a été envoyé défendre la frontière marocaine pendant la guerre d’Algérie.

« J’ai fait une école de fusiller marin pendant un mois et demi avant d’aller combattre. On ne savait même pas ce qu’on faisait là. Tout était tu. On avait aucune explication sur ce qu’on devait faire, les choses étaient cachées, on partait en manoeuvre presque comme ça. Je suis resté 18 mois sur place avant de finir mon service en France. » S’il se souvient des rencontres réalisées en temps de guerre qui marque une vie, il admet aussi la perte des contacts une fois le retour en France effectué. « On rencontrait des jeunes venus  de tous les départements et on devenait amis. Mais une fois rentré à Marseille, on ne gardait pas contact. On ne voulait plus parler de ce qui était arrivé de l’autre côté de la Méditerranée. » Et depuis soixante ans à présent, le 19 mars, chacun se retrouve pour honorer les disparus en silence.

 

 

 

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