Hier matin, dès les premières heures du jour, la couleur des trottoirs souillés devant le port et du sable bleu sur les plages était dans toutes les bouches. Les cyclistes ironisaient en passant : « Ce n’est pas toi qui avait envie de moules marinières hier soir? » Tandis que les anciens, cannes en main, essayaient de plonger dans leurs souvenirs : « Je n’ai pas l’impression d’avoir vu autant de ces choses sur les côtes. »
Mais tous se posent la même question : que sont ces mollusques visqueux et transparents ? Et bien ce ne sont ni des méduses ni des moules mais bel et bien des vélelles, c’est-à-dire des petits organismes coloniaux proches des physalies. Elles sont des mangeuses de plancton et d’alevins et possèdent des petits harpons venimeux microscopiques. Si elles ne sont pas urticantes pour l’homme, mieux vaut ne pas les toucher une fois échouées puisqu’elles sont en train de se décomposer et sont donc rongées par les bactéries. C’est d’ailleurs pour cette raison aussi que l’odeur est forte ces jours-ci, mais n’ayez crainte, elle finira par disparaitre très vite. Du côté de la mairie et de la métropole, puisqu’il n’y a ni urgence, ni danger, on a décidé de laisser faire la nature.
Une conséquence du réchauffement climatique ? Peut-être. S’il est naturel de voir ces drôles de bêtes bleutées s’échouer sur nos côtes (elles ne nagent pas et vivent au gré des courants en se faisant balloter ici et là ), il est tout de même rare de les voir aussi nombreuses et qui plus est dans les premiers jours d’avril. Et puis selon les dires des habitants du Brusc, au fil des années, une constante apparait : plus l’hiver est froid, moins on les voit. À suivre …