Alain Origné est un passionné du ciel. Tant et si bien qu’il lui a offert toute sa vie. Pendant plus de 40 ans il a été ingénieur de recherches dans le domaine spatial au laboratoire astrophysique de Marseille. S’il admet volontiers que la science n’est jamais l’affaire d’un seul homme ni d’une époque et qu’il se définit humblement comme le maillon d’une chaîne, il a tout de même oeuvré sur certains projets qui ont marqué l’histoire de l’exploration de l’espace.
Un télescope encore en fonction jusqu’en 2030.
Il se souvient notamment du lancement du télescope Hubble sur lequel il avait participé à l’assemblage de certains éléments mécaniques dans les années 90 et de « la tempête » dans le milieu, quand une fois en orbite, une aberration optique avait été découverte. Pour ce projet, l’agence spatiale européenne travaillait en collaboration avec la NASA et fort heureusement, avant même le lancement, différentes opérations de maintenances avaient déjà été pensées afin de permettre aux scientifiques de remplacer des équipements qui deviendraient obsolètes à travers le temps. Des missions ont donc été organisés pour réparer les équipements défaillants. La dernière « mise à jour » a eu lieu en 2009 et devrait permettre au télescope Hubble de fonctionner encore jusqu’en 2030.
La patience, une vertu indispensable chez les scientifiques.
Plus tard dans sa carrière, il participera de la même manière à la construction du satellite Rosetta. Il raconte : « C’est une mission qui m’a particulièrement touché car il a fallu attendre dix années après son lancement pour que la sonde spatiale puisse commencer les manoeuvres devant la mener à son orbite finale autour de la comète Tchourioumov-Guérassimenko que nous devions étudier. De 2004 à 2014, la manière de s’informer avait déjà changé. J’ai donc tout suivi sur les réseaux sociaux en direct. C’est l’un de mes plus grand souvenir. » Après que les informations livrées par Rosetta aient donné lieu à de nombreuses découvertes inédites sur la structure et la composition de la comète, sa mission a fini par prendre fin. Celle d’Alain également. Mais l’homme se refuse toujours à se détourner du ciel. Avec son appareil photo, dorénavant, il capture la Voie lactée depuis le coeur de la nuit. Avec un regret seulement : « Ce ciel qui change et qui s’efface au travers les années. Lorsque vous levez la tête la nuit, sachez que vous ne voyez pas les mêmes étoiles que vos grands-parents dans leur jeunesse. Elles disparaissent de notre vision car les villes sont toujours plus éclairées. »
Une île éphémère vers Marseille ?
Alain Origné ayant travaillé au laboratoire d’astrophysique de Marseille, il a évidemment eu accès à ses archives. Un jour, il tombe sur le carnet manuscrit du Baron Franz Xaver Von Zach, un astronome né en 1754 qui relate avoir entendu parler de l’histoire d’une île fantôme qui apparaitrait plusieurs fois dans l’année au large de Marseille. Malgré les moqueries des pêcheurs qui hurlent aux mensonges, le Baron décide d’aller constater par lui même ce que d’autres disent avoir vu. Et effectivement, en 1808, il confirme cette réalité observable depuis Notre Dame de la Garde. Il s’agit en réalité des montagnes des Pyrénées qui apparaissent devant le soleil grâce à la réfraction atmosphérique lorsque certaines conditions d’alignement avec le soleil ont lieu. Alain Origné passe tant de temps à travailler sur le sujet et à aller immortaliser le processus qu’il décide d’en écrire un livre. Si l’aventure vous en dit, vous trouverez l’oeuvre Le Canigó, une île éphémère en Provence composé par le chercheur aux éditions Trabucaire. Commande possible dans toutes les librairies.