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vendredi 26 juillet 2024

Une vie à côtoyer les plus grandes célébrités de la chanson française

Jacques Brachet a eu une vie dont il ne regrette aucun instant. « J’ai été libre et j’ai aimé chaque jour de mon existence, explique l’homme. Dans les années 70, les choses étaient faciles. Il suffisait parfois de le vouloir pour que les portes s’ouvrent. »

Dans son bureau, des milliers de photographies témoignent de toute une vie passée dans l’intimité des stars.

Lorsqu’il a une dizaine d’années, il tombe sous le charme de Dalida qui chante Bambino à la télévision. Il se promet d’aller à sa rencontre un jour. Il participe à certains de ses concerts, l’attend parfois non loin des loges pour échanger un regard ou un sourire. Quand il a vingt ans et qu’il ne sait pas encore quoi faire de sa vie, il répond à une annonce dans Var-Matin pour devenir correspondant de presse. Pendant l’entretien, il stipule qu’il brûle pour la vie culturelle et la chanson française. Soit, dorénavant, il sera chargé de suivre les vedettes en déplacement dans le sud de la France.

Il dit à Dalida : « C’est moi, je suis là ». 

Lorsque Dalida se donne la mort et que l’événement est relayé par la presse, le téléphone sonne toute la nuit chez Jacques. « Tout le monde me savait proche de la chanteuse et on souhaitait me présenter des condoléances. Je n’avais pas la force de parler, c’est ma femme qui a répondu à ma place. Pendant une année entière j’ai été incapable d’entendre la moindre de ses musiques. »

Celle qu’on surnomme « Mademoiselle Juke Boxe » car elle enchaine les succès, le reconnaît en salle d’interview. Elle prévient : « J’ai quelques minutes, pas plus, je dois rejoindre un journaliste. Il rétorque : C’est moi, je suis là. » Les deux deviennent amis. Si bien, qu’un jour, lassée des entretiens téléphoniques, Dalida lui demande s’il accepte de venir la voir à Montmartre, chez elle, directement. « J’ai pensé en poussant le portail que je pouvais mourir heureux. » Pourtant, Jacques qui a une vingtaine d’années ne tient pas en place. Pour plus de liberté, il prend un emploi alimentaire et part en tournée avec ses idoles pendant ses vacances. « Je n’avais qu’à appeler les attachés de presse. Je me proposais pour prendre des photos, je faisais des interviews à la pige. On me disait toujours oui. C’était une époque sans réseaux sociaux et la presse avait la belle vie. En agissant de la sorte, j’ai suivi Claude François par exemple. Mais j’en ai gardé un mauvais souvenir. » 

« Claude François avait un sale caractère. Notre amitié a commencé sur une mauvaise note. » 

L’artiste avait proposé à Jacques de le suivre pendant un mois mais s’était finalement refusé à toutes interviews. « Il n’avait jamais le temps et avait un sale caractère. Il piquait des crises terribles et le lendemain offrait des montres Cartier à son équipe pour se faire pardonner. » Jacques relate ces déboires dans les colonnes de Var Matin. Claude François pique une colère en voyant l’article et convoque le correspondant … puis l’invite à dîner. Les deux deviendront finalement amis. Dans l’ordinateur de Jacques, des photos de l’artiste, à Cannes sur un bateau. « Il n’aimait pas ces clichés, il m’a fait jurer de ne jamais les publier. » Tant pis pour nous.

Jacques a suivi Claude François plusieurs fois sur ses tournées. Si les deux hommes sont devenus amis, il concède au chanteur un mauvais caractère. « Il pinçait les cuisses de ses danseuses si elles ne reproduisaient pas parfaitement la chorégraphie. »

À 77 ans, il est toujours possible de le croiser en conférence de presse. 

À la suite de cette rencontre, Jacques deviendra attaché de presse. « C’était l’âge d’or des Maisons de disques. Il y en avait une cinquantaine et Claude avait la sienne. Il m’a chargé de recevoir ses vedettes dans le sud. De Marseille à Nice, pendant 3 jours, je devais les accompagner sur les plateaux tv, aux radios, dans les rédactions. C’était une vie à cent à l’heure ! » Plus tard, Jacques décide de créer son propre média Evasion Mag qu’il distribue gratuitement dans le même secteur. Avec la conjoncture économique, il poursuit son aventure sur un site internet. À 77 ans, il n’est pas rare de le croiser, toujours son stylo à la main dans les conférences de presse. Il concède pourtant : « Le monde a changé et les mentalités également. Il faut maintenant faire des pieds et des mains pour interviewer un artiste. Et la plupart du temps, ce sont les attachés de presse qui ne jouent plus le jeu. Celle d’une chanteuse Corse connue m’a tout bonnement répondu « Mais vous croyez qu’elle n’a que ça à faire répondre à vos questions ? » Autre temps, autres moeurs ».

Un rendez-vous qui a failli être manqué :

Lorsque Jacques Brachet répond à une annonce dans Var Matin et qu’il est engagé, on l’envoie à l’Opéra de Toulon pour sa première interview. Il doit questionner Serge Reggiani et Jacques Martin. « C’était ma première fois et je dois admettre que j’avais quelques appréhensions, confie l’intéressé. Nous débutons mais Serge Reggiani me signale que mon magnéto ne fonctionne pas. Je bidouille le bidule, mais rien y fait. Je n’avais simplement pas pensé à changer les piles. » Le jeune correspondant n’a pas le temps de paniquer que l’acteur devenu chanteur lui propose de prendre tout simplement des notes à la place. « J’étais mort de honte. Je n’avais ni crayon, ni papier sur moi. L’homme d’une quarantaine d’années que j’avais en face de moi a été très compréhensif. Il m’a demandé si c’était ma première, j’ai répondu par l’affirmative. Il m’a offert ce qu’il me manquait. Le reste de l’interview c’est bien passé, puis j’ai rencontré Jacques Martin. À la fin, alors que je me rends dans la fosse pour prendre des photographies avec flash, une voix gronde « Sortez les journalistes. » Je ne le savais pas, mais on venait de demander à ce qu’aucun cliché ne soit pris. Décidément, ce jour-là, j’avais tout faux. J’ai failli ne plus me représenter après ça. » 

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Une vie à côtoyer les plus grandes célébrités de la chanson française

Jacques Brachet a eu une vie dont il ne regrette aucun instant. « J’ai été libre et j’ai aimé chaque jour de mon existence, explique l’homme. Dans les années 70, les choses étaient faciles. Il suffisait parfois de le vouloir pour que les portes s’ouvrent. »

Dans son bureau, des milliers de photographies témoignent de toute une vie passée dans l’intimité des stars.

Lorsqu’il a une dizaine d’années, il tombe sous le charme de Dalida qui chante Bambino à la télévision. Il se promet d’aller à sa rencontre un jour. Il participe à certains de ses concerts, l’attend parfois non loin des loges pour échanger un regard ou un sourire. Quand il a vingt ans et qu’il ne sait pas encore quoi faire de sa vie, il répond à une annonce dans Var-Matin pour devenir correspondant de presse. Pendant l’entretien, il stipule qu’il brûle pour la vie culturelle et la chanson française. Soit, dorénavant, il sera chargé de suivre les vedettes en déplacement dans le sud de la France.

Il dit à Dalida : « C’est moi, je suis là ». 

Lorsque Dalida se donne la mort et que l’événement est relayé par la presse, le téléphone sonne toute la nuit chez Jacques. « Tout le monde me savait proche de la chanteuse et on souhaitait me présenter des condoléances. Je n’avais pas la force de parler, c’est ma femme qui a répondu à ma place. Pendant une année entière j’ai été incapable d’entendre la moindre de ses musiques. »

Celle qu’on surnomme « Mademoiselle Juke Boxe » car elle enchaine les succès, le reconnaît en salle d’interview. Elle prévient : « J’ai quelques minutes, pas plus, je dois rejoindre un journaliste. Il rétorque : C’est moi, je suis là. » Les deux deviennent amis. Si bien, qu’un jour, lassée des entretiens téléphoniques, Dalida lui demande s’il accepte de venir la voir à Montmartre, chez elle, directement. « J’ai pensé en poussant le portail que je pouvais mourir heureux. » Pourtant, Jacques qui a une vingtaine d’années ne tient pas en place. Pour plus de liberté, il prend un emploi alimentaire et part en tournée avec ses idoles pendant ses vacances. « Je n’avais qu’à appeler les attachés de presse. Je me proposais pour prendre des photos, je faisais des interviews à la pige. On me disait toujours oui. C’était une époque sans réseaux sociaux et la presse avait la belle vie. En agissant de la sorte, j’ai suivi Claude François par exemple. Mais j’en ai gardé un mauvais souvenir. » 

« Claude François avait un sale caractère. Notre amitié a commencé sur une mauvaise note. » 

L’artiste avait proposé à Jacques de le suivre pendant un mois mais s’était finalement refusé à toutes interviews. « Il n’avait jamais le temps et avait un sale caractère. Il piquait des crises terribles et le lendemain offrait des montres Cartier à son équipe pour se faire pardonner. » Jacques relate ces déboires dans les colonnes de Var Matin. Claude François pique une colère en voyant l’article et convoque le correspondant … puis l’invite à dîner. Les deux deviendront finalement amis. Dans l’ordinateur de Jacques, des photos de l’artiste, à Cannes sur un bateau. « Il n’aimait pas ces clichés, il m’a fait jurer de ne jamais les publier. » Tant pis pour nous.

Jacques a suivi Claude François plusieurs fois sur ses tournées. Si les deux hommes sont devenus amis, il concède au chanteur un mauvais caractère. « Il pinçait les cuisses de ses danseuses si elles ne reproduisaient pas parfaitement la chorégraphie. »

À 77 ans, il est toujours possible de le croiser en conférence de presse. 

À la suite de cette rencontre, Jacques deviendra attaché de presse. « C’était l’âge d’or des Maisons de disques. Il y en avait une cinquantaine et Claude avait la sienne. Il m’a chargé de recevoir ses vedettes dans le sud. De Marseille à Nice, pendant 3 jours, je devais les accompagner sur les plateaux tv, aux radios, dans les rédactions. C’était une vie à cent à l’heure ! » Plus tard, Jacques décide de créer son propre média Evasion Mag qu’il distribue gratuitement dans le même secteur. Avec la conjoncture économique, il poursuit son aventure sur un site internet. À 77 ans, il n’est pas rare de le croiser, toujours son stylo à la main dans les conférences de presse. Il concède pourtant : « Le monde a changé et les mentalités également. Il faut maintenant faire des pieds et des mains pour interviewer un artiste. Et la plupart du temps, ce sont les attachés de presse qui ne jouent plus le jeu. Celle d’une chanteuse Corse connue m’a tout bonnement répondu « Mais vous croyez qu’elle n’a que ça à faire répondre à vos questions ? » Autre temps, autres moeurs ».

Un rendez-vous qui a failli être manqué :

Lorsque Jacques Brachet répond à une annonce dans Var Matin et qu’il est engagé, on l’envoie à l’Opéra de Toulon pour sa première interview. Il doit questionner Serge Reggiani et Jacques Martin. « C’était ma première fois et je dois admettre que j’avais quelques appréhensions, confie l’intéressé. Nous débutons mais Serge Reggiani me signale que mon magnéto ne fonctionne pas. Je bidouille le bidule, mais rien y fait. Je n’avais simplement pas pensé à changer les piles. » Le jeune correspondant n’a pas le temps de paniquer que l’acteur devenu chanteur lui propose de prendre tout simplement des notes à la place. « J’étais mort de honte. Je n’avais ni crayon, ni papier sur moi. L’homme d’une quarantaine d’années que j’avais en face de moi a été très compréhensif. Il m’a demandé si c’était ma première, j’ai répondu par l’affirmative. Il m’a offert ce qu’il me manquait. Le reste de l’interview c’est bien passé, puis j’ai rencontré Jacques Martin. À la fin, alors que je me rends dans la fosse pour prendre des photographies avec flash, une voix gronde « Sortez les journalistes. » Je ne le savais pas, mais on venait de demander à ce qu’aucun cliché ne soit pris. Décidément, ce jour-là, j’avais tout faux. J’ai failli ne plus me représenter après ça. » 

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Dans son bureau, des milliers de photographies témoignent de toute une vie passée dans l’intimité des stars.

Lorsqu’il a une dizaine d’années, il tombe sous le charme de Dalida qui chante Bambino à la télévision. Il se promet d’aller à sa rencontre un jour. Il participe à certains de ses concerts, l’attend parfois non loin des loges pour échanger un regard ou un sourire. Quand il a vingt ans et qu’il ne sait pas encore quoi faire de sa vie, il répond à une annonce dans Var-Matin pour devenir correspondant de presse. Pendant l’entretien, il stipule qu’il brûle pour la vie culturelle et la chanson française. Soit, dorénavant, il sera chargé de suivre les vedettes en déplacement dans le sud de la France.

Il dit à Dalida : « C’est moi, je suis là ». 

Lorsque Dalida se donne la mort et que l’événement est relayé par la presse, le téléphone sonne toute la nuit chez Jacques. « Tout le monde me savait proche de la chanteuse et on souhaitait me présenter des condoléances. Je n’avais pas la force de parler, c’est ma femme qui a répondu à ma place. Pendant une année entière j’ai été incapable d’entendre la moindre de ses musiques. »

Celle qu’on surnomme « Mademoiselle Juke Boxe » car elle enchaine les succès, le reconnaît en salle d’interview. Elle prévient : « J’ai quelques minutes, pas plus, je dois rejoindre un journaliste. Il rétorque : C’est moi, je suis là. » Les deux deviennent amis. Si bien, qu’un jour, lassée des entretiens téléphoniques, Dalida lui demande s’il accepte de venir la voir à Montmartre, chez elle, directement. « J’ai pensé en poussant le portail que je pouvais mourir heureux. » Pourtant, Jacques qui a une vingtaine d’années ne tient pas en place. Pour plus de liberté, il prend un emploi alimentaire et part en tournée avec ses idoles pendant ses vacances. « Je n’avais qu’à appeler les attachés de presse. Je me proposais pour prendre des photos, je faisais des interviews à la pige. On me disait toujours oui. C’était une époque sans réseaux sociaux et la presse avait la belle vie. En agissant de la sorte, j’ai suivi Claude François par exemple. Mais j’en ai gardé un mauvais souvenir. » 

« Claude François avait un sale caractère. Notre amitié a commencé sur une mauvaise note. » 

L’artiste avait proposé à Jacques de le suivre pendant un mois mais s’était finalement refusé à toutes interviews. « Il n’avait jamais le temps et avait un sale caractère. Il piquait des crises terribles et le lendemain offrait des montres Cartier à son équipe pour se faire pardonner. » Jacques relate ces déboires dans les colonnes de Var Matin. Claude François pique une colère en voyant l’article et convoque le correspondant … puis l’invite à dîner. Les deux deviendront finalement amis. Dans l’ordinateur de Jacques, des photos de l’artiste, à Cannes sur un bateau. « Il n’aimait pas ces clichés, il m’a fait jurer de ne jamais les publier. » Tant pis pour nous.

Jacques a suivi Claude François plusieurs fois sur ses tournées. Si les deux hommes sont devenus amis, il concède au chanteur un mauvais caractère. « Il pinçait les cuisses de ses danseuses si elles ne reproduisaient pas parfaitement la chorégraphie. »

À 77 ans, il est toujours possible de le croiser en conférence de presse. 

À la suite de cette rencontre, Jacques deviendra attaché de presse. « C’était l’âge d’or des Maisons de disques. Il y en avait une cinquantaine et Claude avait la sienne. Il m’a chargé de recevoir ses vedettes dans le sud. De Marseille à Nice, pendant 3 jours, je devais les accompagner sur les plateaux tv, aux radios, dans les rédactions. C’était une vie à cent à l’heure ! » Plus tard, Jacques décide de créer son propre média Evasion Mag qu’il distribue gratuitement dans le même secteur. Avec la conjoncture économique, il poursuit son aventure sur un site internet. À 77 ans, il n’est pas rare de le croiser, toujours son stylo à la main dans les conférences de presse. Il concède pourtant : « Le monde a changé et les mentalités également. Il faut maintenant faire des pieds et des mains pour interviewer un artiste. Et la plupart du temps, ce sont les attachés de presse qui ne jouent plus le jeu. Celle d’une chanteuse Corse connue m’a tout bonnement répondu « Mais vous croyez qu’elle n’a que ça à faire répondre à vos questions ? » Autre temps, autres moeurs ».

Un rendez-vous qui a failli être manqué :

Lorsque Jacques Brachet répond à une annonce dans Var Matin et qu’il est engagé, on l’envoie à l’Opéra de Toulon pour sa première interview. Il doit questionner Serge Reggiani et Jacques Martin. « C’était ma première fois et je dois admettre que j’avais quelques appréhensions, confie l’intéressé. Nous débutons mais Serge Reggiani me signale que mon magnéto ne fonctionne pas. Je bidouille le bidule, mais rien y fait. Je n’avais simplement pas pensé à changer les piles. » Le jeune correspondant n’a pas le temps de paniquer que l’acteur devenu chanteur lui propose de prendre tout simplement des notes à la place. « J’étais mort de honte. Je n’avais ni crayon, ni papier sur moi. L’homme d’une quarantaine d’années que j’avais en face de moi a été très compréhensif. Il m’a demandé si c’était ma première, j’ai répondu par l’affirmative. Il m’a offert ce qu’il me manquait. Le reste de l’interview c’est bien passé, puis j’ai rencontré Jacques Martin. À la fin, alors que je me rends dans la fosse pour prendre des photographies avec flash, une voix gronde « Sortez les journalistes. » Je ne le savais pas, mais on venait de demander à ce qu’aucun cliché ne soit pris. Décidément, ce jour-là, j’avais tout faux. J’ai failli ne plus me représenter après ça. » 

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