Les maires de La Seyne, Ollioules et Six-Fours ont signé une convention de partenariat avec le Chambre d‘agriculture du Var. Objectif : créer trois zones agricoles protégées (ZAP).
Préserver durablement les zones agricoles, soustraire ces terres à la pression foncière des promoteurs, et développer les circuits courts d’alimentation sont les buts affichés de cette convention tripartite. Pour Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer, « c’est un sujet fondamental pour l’avenir de notre territoire. Je déplore qu’aujourd’hui, la pression foncière soit telle que les agriculteurs gagnent mieux leur vie en vendant leurs terres qu’en les cultivant. Pour développer une agriculture durable, nos moyens étaient insuffisants face à cette pression ».
Réunis à Ollioules pour la signature, Nathalie Bicais, Robert Beneventi, maire d’Olioules et Jérémy Vidal, adjoint au maire de Six-Fours représentant Jean-Sébastien Vialatte, ont signé la convention pour la création de trois ZAP qui seront, au titre du PLU, sanctuarisées comme des servitudes d’utilité publique. Pour faire simple, ces terrains seront définitivement non-constructibles.
Fabrégas pour modèle
« Nos trois communes ont déjà largement contribué à l’attractivité économique et commerciale, avec entre autres, la création de Zones d’activités florissantes. Il est temps de préserver durablement les terres agricoles de nos trois communes » explique le maire d’Ollioules. « Nous avons déjà sauvé Coste Chaude (NDLR : zone identifiée pour intégrer la ZAP), assure Nathalie Bicais, mais nos moyens étaient insuffisants pour lutter contre la pression des promoteurs. Avec le domaine de Fabrégas acquis en 2011 par le Conservatoire du littoral, nous avons à La Seyne un bon retour d’expérience. La force publique soutient et continuera de soutenir l’agriculture ».
Première AMAP
Douze ZAP ont déjà été approuvées dans le Var. A La Seyne, quelques terres agricoles sont encore exploitées à l’Oïde et à Fabrégas. Le Nord de la ville concentre une grande partie des terres à protéger grâce à cette convention tripartite. Sur cette zone, l’AMAP les Olivades, la plus vieille de France, nourrit plus d’une centaine de familles.
2 500 hectares à cultiver
En 2020, TPM a obtenu une reconnaissance de niveau 1 pour son « Projet alimentaire de territoire » et a été lauréat au niveau national pour sa politique en matière de développement des circuits courts et d’installation de maraîchages.
Pour Cécile Martinez, chargée de mission « Agriculture aquaculture et pêche » pour la Chambre d’agriculture du Var « sur les 6 600 hectares cultivables, 2 500 restent à cultiver. Dans notre département, nous avons la chance de posséder une agriculture florissante. Tous les projets cohérents fonctionnent bien. Mais nous manquons de producteurs. »
Pour le maire d’Ollioules, « la présence à Hyères d’un lycée agricole peut amener de jeunes diplômés à venir s’installer sur nos trois communes ».
Comment ça va fonctionner
C’est Christine Sinquin, adjointe au maire déléguée à l’environnement et aux espaces naturels, agricoles et forestiers, qui sera en charge de la mise en œuvre de ce classement en ZAP des terrains agricoles sur la commue : « Nous espérons que d’ici l’hiver 2023, les zones seront identifiées et inscrites au plan local d’urbanisme en tant que ZAP, donc non constructibles. Elles seront inscrites au même titre que des servitudes d’utilité publique ».
Enfin, pour l’adjointe au maire « ces ZAP vont également permettre de lutter contre la « cabanisation » des terres agricoles et contre la rétention foncière spéculative».
Sylvette PIERRON. La Seyne.fr